Article rédigé par Ouest France et publié le 25/10/2020, disponible en ligne en cliquant ici.
Aujourd’hui, les fleurs vendues en France sont majoritairement produites à l’étranger. Fleuriste en ligne depuis septembre 2020 au Bono (Morbihan) et adepte du slow flower, Tiphaine Turluche propose une démarche écoresponsable.
Le slow flower ?
Le slow flower, vous connaissez ? Après le slow food, un mouvement pour une alimentation plus responsable, le slow flower se développe en France en privilégiant le bio, la saisonnalité des fleurs et les circuits courts. Et dans le secteur des fleurs, la tâche est immense quand on sait que 85 % de celles-ci sont importées du Kenya, d’Éthiopie ou d’Équateur. Après des milliers de kilomètres dans les tiges, elles font escale à Amsterdam avant de s’envoler à nouveau vers les étals des fleuristes. « Le coup de massue, c’est quand on apprend que les hortensias des bouquets de fleurs vendus en France sont produits en… Équateur », déplore Tiphaine Turluche, fleuriste en ligne depuis septembre.
Le Collectif de la Fleur Française
Après dix années dans la voile professionnelle et dans l’organisation des courses autour du monde, la jeune femme du Bono (Morbihan) a souhaité donner un nouveau cap à sa vie. « Je souhaitais me poser, apprécier la beauté de chez soi et avoir un rythme plus calme. Les fleurs, c’était une évidence mais pas n’importe comment. C’est dans une salle d’attente que j’ai découvert le slow flower et, notamment, le collectif de la Fleur française, qui publie une carte des horticulteurs et des fleuristes qui privilégient la fleur française », explique la fleuriste. Alors elle a pris son bâton de pèlerin l’hiver dernier, afin d’aller à la rencontre des producteurs de Bretagne, une dizaine en tout, dont quatre dans le Morbihan, à Plougoumelen, à Brec’h, à Séné et à Saint-Jean-Brévelay.
Changer les habitudes de consommation
Une révélation pour Tiphaine Turluche, qui se rend compte que c’est possible de réaliser des bouquets 100 % français. À condition que les gens sortent de leurs habitudes comme les roses à la Saint-Valentin. « Celles qui sont vendues ne sentent rien, sont bourrées de pesticides et de produits, pour avoir un produit esthétiquement parfait. Mais on peut aussi les remplacer par des anémones, des tulipes ou des renoncules. »
Circuits courts et fleurs de saison
Les habitudes évoluent et le confinement a privilégié les circuits courts. Il faut aussi s’habituer au changement de saison. Actuellement, ce sont les dahlias qui sont à l’honneur. « La nature nous offre aussi, à l’automne, de beaux feuillages aux tons orangé et pourpre et des baies qui peuvent agrémenter les bouquets ».
Une empreinte carbonne fortement diminuée
Et le prix ? « La fleur française n’est pas plus chère. Sa fraîcheur lui permet de tenir aussi plus longtemps, alors que la fleur importée a déjà voyagé dix jours. Et son empreinte carbone est sans commune mesure avec la fleur importée », conclut la fleuriste.