Depuis la création des bottes d’Anémone je reçois chaque semaine de nombreux messages d’encouragements, de nouveaux abonnés dont les profils affichent « en reconversion », et surtout beaucoup de messages me demandant d’échanger sur mon parcours pour en savoir plus et voir comment avancer dans leur propre reconversion en tant que fleuriste.
Le fait d’être de plus en plus sollicitée me rend heureuse et pleine d’espoir car cela veut dire que de nombreux futurs fleuristes ont l’envie de s’engager pour une fleuristerie vertueuse pour la planète et c’est pour cela que je souhaite les aider.
Le versant plus difficile à gérer pour moi c’est le temps que chaque personne me demande et ce temps que je ne passe du coup pas à développer ma propre jeune entreprise. J’ai donc pris le parti d’écrire dans cet article un condensé de mes réponses aux questions que je reçois le plus souvent, en espérant donner quelques pistes au plus grand nombre.
« Fleuriste »: un mot, plusieurs métiers distincts
» À quoi ressemble ta semaine type? »
« Quels horaires fais tu? »
« As tu des pics d’activité dans l’année? »
« Quelle est ta capacité de production? »
« Quel type de clientèle as tu? »
Il me semble essentiel de démarrer par ce thème. La première réaction de mes proches quand j’ai annoncé que je souhaitais changer de voie a été de me dire « mais tu vas devoir te lever à 3h du matin » et « tu vas devoir ouvrir les jours feriés et tous les dimanches ».
En creusant ce sujet j’ai découvert qu’il y a vraiment différentes façons d’être fleuriste et qui impliquent une énorme différence de fonctionnement et donc de « semaine type » pour chacune.
Fleuriste en boutique: Le format le plus connu du métier de fleuriste. Sa boutique ouvre avec des horaires fixes, dispose d’un stock de fleurs que le fleuriste récupère tôt le matin dans les marchés aux fleurs de sa région (MIN de Rungis, Lyon etc). Dans certaines régions trop éloignées des marchés aux fleurs, ce sont des camions qui passent de façon régulière et livrent les fleurs. Par exemple un fleuriste dans le Morbihan a l’option soit d’aller à Nantes ou Rennes, soit de se faire livrer des fleurs par son grossiste. Sa semaine type ne change pas d’un mois sur l’autre, sa boutique est ouverte les weekends, et peut répondre à des demandes multiples comme un bouquet, une composition pour le deuil, un mariage, une fête de famille…
Quelques exemples de fleuristes en boutique à suivre: Les Imparfaits à Lyon, Désirée à Paris.
Fleuriste en atelier – spécialité mariages: Certains fleuristes font le choix au bout de quelques années en boutique de se spécialiser uniquement sur les mariages. Est ce que ca leur permet d’en vivre? Oui quand il sont bien positionnés en termes de gamme. Concrètement, eux travaillent comme des fous d’avril à septembre/octobre avec un ou plusieurs mariages par weekend. Le reste de l’année est rythmé différemment par la compta, l’entretien des réseaux sociaux, la participation à des shootings d’inspiration pour alimenter leur banque image et se constituer une réseau avec les autres prestataires, la préparation des devis et planches d’inspiration, participer à des salons spécifiques aux mariages. C’est un versant du métier à envisager si vous savez vraiment bien gérer votre budget et votre organisation: car il faut vivre pendant tous les mois d’hiver sans entrée d’argent et sans forcément avoir de rythme imposé. Souvent ces fleuristes après quelques années d’expérience profitent des périodes plus creuses pour proposer des formations aux personnes en reconversion.
Quelques exemples de fleuristes spécialisés mariages à suivre: Les Ephémères en Anjou, Florésie en Bourgogne.
Fleuriste en atelier – spécialité bouquets & abonnements: C’est le choix que j’ai fait pour Les bottes d’Anémone. Cela me permet de me concentrer sur ma clientèle à la semaine et de développer une clientèle entreprises. Pour être honnête je savais déjà au démarrage que je ne souhaitais pas exercer en boutique, et après avoir beaucoup réfléchi et observé les difficultés causées par le Covid pour ceux spécialisés en mariages j’ai décidé de ne pas prendre ce risque tout de suite pour mon entreprise trop jeune en trésorerie pour encaisser les délais et modifications de devis, acomptes etc. Mon quotidien est rythmé par les producteurs: commande des fleurs le lundi, je les récupère le mercredi, et je livre les bouquets du mercredi au vendredi (parfois samedi). Ca implique de bosser sur d’autres sujets le lundi mardi comme la compta, la communication, le développement, les achats… et ensuite d’être hyper efficace pour produire en 2,5 jours les bouquets et les livrer. Je passe beaucoup de temps à livrer à ce stade. Je réussis à préserver la majorité de mes weekends sauf bien sur quand il y a une grande fête comme la St Valentin ou la fête des mères.
Quelques exemple de fleuristes spécialisés abonnements à suivre: Fleurs Fleurs Fleurs à Orléans, Les bottes d’Anémone dans le Golfe du Morbihan.
Fleuristes en atelier – Les « hybrides »: Ce sont ceux qui exercent plusieurs métiers, par exemple Freya Joy en Normandie qui produit une grande partie de ses fleurs et fleurit des mariages et propose des formations, ou Les Fleurs d’Estelle du coté de Lorient qui produit également une partie des fleurs que l’on retrouve dans ses bouquets. Atelier Aimer à Nantes propose des mariages, des abonnements de bouquets, et des (très jolis) kits DIY en fleurs séchées. Botanique Bazar à Annecy a créé un E shop en fleurs séchées et rubans en teinture végétale, tout en étant spécialise dans les mariages et les scénographies pour les marques ou les boutiques. À Paris Tara Msellati bosse pour des défilés et de grandes marques comme Guerlain ou Dior. D’autres collaborent exclusivement avec les palaces de la côte d’Azur….
Tous ces exemples sont des personnes qui ont exploré leurs affinités au fur et à mesure de leurs expériences donc rassurez vous ce n’est pas venu en un jour pour elles non plus, cela prend du temps, beaucoup de travail et un réseau que l’on développe et qui dépend aussi de sa région d’attache.
Soyons clairs si vous habitez dans le fin fond du Vercors il y faudra faire un peu plus d’efforts que la normale pour aller fleurir des défilés parisiens. Si vous n’aimez pas les fleurs fraiches ne vous forcez pas à « suivre ce qui doit se faire quand on est fleuriste ». Rapprochez vous de ceux qui travaillent selon un style qui vous plait, des méthodes qui vous plaisent. De plus en plus proposent du mentoring ou des formations donc ils vous aideront à trouver votre voie ou vous dirigeront vers d’autres personnes qui le feront. Mais POSEZ des questions!
L’approvisionnement en fleurs.
« Comment trouver des producteurs? »
« Comment se passe la commande de fleurs? Où? Quand? Comment? »
« C’est vous qui allez les chercher? »
La question de l’approvisionnement est une longue histoire et elle dépend de chaque région, de chaque producteur.
Dans les grandes villes on peut aller le matin dans un marché aux fleurs qui regroupe tous les producteurs. À Paris c’est Rungis. Dans d’autres villes comme Lyon ou Nantes ca s’appelle un Marché d’Intérêt National (MIN). En région c’est encore différent.
Certains fleuristes peuvent aller directement couper chez leur voisin producteur, d’autres fleuristes n’ont aucun producteur dans leur région et doivent soit se faire envoyer des fleurs, soit rouler des heures, soit se rabattre sur des fleurs importées.
Certains fleuristes décident de produire une partie de leurs fleurs mais attention j’attire votre attention sur le fait que c’est un véritable métier à plus que plein temps et donc difficilement conciliable avec le fait d’être fleuriste en même temps.
D’autres comme moi ont accès à des producteurs en local mais ceux ci n’ont pas toujours les quantités, variétés ou couleurs nécessaires pour votre demande.
S’approvisionner en fleurs françaises est loin d’être un long fleuve tranquille: il n’y a pas un seul mode de fonctionnement et c’est bien ca qui rend la chose difficile. Dans quelques semaines un document sera publié par le Collectif de la Fleur Française sur ce sujet et je le partagerai ici.
Mon conseil ? Car il faut bien démarrer quelque part: si vous souhaitez travailler avec des fleurs françaises, commencez par contacter les producteurs autour de chez vous, les rencontrer et démarrer une relation de travail avec eux. Pour les trouver vous pouvez aller sur l’annuaire disponible sur le site du Collectif de la Fleur Française. Vous verrez rapidement que chacun a ses méthodes, ses modes de communication, de commandes etc et c’est à vous de vous organiser avec eux pour que ca fonctionne.
Un dernier point sur ce sujet: selon le schéma de fleuriste que vous allez choisir (boutique, mariages, etc etc) vous n’allez pas chercher les mêmes types de fleurs ou de maturité. C’est quelque chose qu’on ne sait pas au début donc je préfère en parler rapidement.
Un fleuriste qui bosse pour un évènement (défilé, shooting marque, mariage) a besoin que ses fleurs soient parfaitement ouvertes et colorés et fraiches au moment de la photo ou de l’évènement. C’est pour ça que beaucoup peuvent utiliser la « glane » comme source complémentaire d’approvisionnement. On s’en fiche si le lendemain tout est fané, mais par contre impossible de proposer une pivoine encore en bouton sur le bouquet de la mariée ou une anémone fermée pour un shooting de rouge à lèvre. Dans ces cas il faut que les végétaux soient parfaits au moment T et c’est une expertise de les pratiquer et de les connaitre pour savoir leur point parfait pour l’évènement que l’on fleurit. Aussi le fleuriste évènementiel peut adorer une fleur avec une tige courte et lui trouver une utilité dans ses créations: pas besoin de 80 cm de tige pour un centre de table par exemple.
À contrario un fleuriste qui a une boutique va chercher à avoir les fleurs les plus fraiches possible car il.elle sait qu’elles vont rester en boutique quelques jours avant de partir en bouquets. Son objectif est de les garder le plus longtemps possible et d’en perdre le moins possible. Donc si elles arrivent trop ouvertes elles seront difficilement vendables. Impossible aussi de fidéliser ses clients si son bouquet fane le lendemain chez eux. Donc il.elle fera naturellement moins appel à la méthode de glane, et aussi il/elle cherchera à avoir des tiges longues. Pourquoi? Parce que pour les conserver fraiches le plus longtemps possible dans sa boutique il va falloir les recouper et changer l’eau régulièrement, donc si les tiges sont trop courtes les fleurs vont rapidement devenir invendables car trop courtes pour aller dans des bouquets.
Quelles formations et quels diplômes?
« Faut il absolument un CAP pour travailler dans les fleurs? »
« Quelles formations me conseilles tu? »
Pour répondre avec précision à ces questions j’ai rédigé un article en octobre dernier que je vous conseille de lire et relire au fur et à mesure de votre parcours et que votre projet se précise et évolue. Car oui votre projet va évoluer au fur et à mesure des rencontres. Pour moi Les bottes d’Anémone au tout début ca allait être un Flower truck. Puis que des mariages. Puis aucun mariage pour les raisons évoquées ci dessus. Il faut vraiment trouver votre voie et profiter de la période de formation pour explorer les différentes facettes. A la fin de l’article j’ai ajouté deux liens vers des articles de consoeurs qui sont passées par la reconversion et partagent leur ressenti et leur expérience également. Je vous encourage vivement à les lire car plus vous aurez d’avis et de parcours différents en exemples, plus vous aurez de clés pour construire votre propre parcours de formation.
Lien vers l’article sur les formations: https://lesbottesdanemone.fr/quelles-formations-pour-se-reconvertir-dans-la-decoration-florale-evenementielle/
Pourquoi ma reconversion?
De plus en plus souvent on me demande pourquoi j’ai choisi de me reconvertir, et pourquoi les fleurs. C’est un long chemin de mon histoire personnelle qui m’a amenée où je suis aujourd’hui qui ne peut pas être résumé en quelques lignes. Si vous êtes curieux.se du pourquoi et du comment je vous invite à écouter ce podcast qui retrace mon parcours de vie en 1h04: https://lesbottesdanemone.fr/revue-de-presse/
Créer son entreprise ou se salarier?
« Sous quel statut est déclarée ton activité? »
« T’es tu fait accompagner pour monter ton activité? »
« As tu vraiment réalisé un business plan? Comment as tu procédé? »
« As-tu réalisé une étude de marché?
« Comment as-tu fait pour estimer le chiffre d’affaires, les coûts d’achat, le taux de marge à appliquer ? »
« As tu créé toi-même ton site ou es-tu passée par une agence ? Quel est ton conseil à ce sujet ? »
Je m’attaque ici à un vaste sujet et je vais y aller franco: créer son entreprise ce n’est pas fait pour tout le monde. Voilà c’est dit. Ce n’est en aucun cas un jugement de valeur. Juste un constat honnête de quelqu’un qui est de l’autre côté de cette barrière de « est ce que je me lance dans l’entrepreneuriat? ».
Concrètement, la personne qui choisit de lancer son entreprise se lance dans une aventure ou RIEN n’avancera si elle ne s’en charge pas. C’est à dire que chaque décision du moindre choix de commande de fleurs, au choix de logo, au choix de quels mots pour mon prochain post sur les réseaux, au choix de quel comptable choisir, quelle clientèle viser et comment les trouver, dois je déposer mon nom à l’INPI, dois je rédiger des conditions générales de ventes, comment relier mon Eshop à mon compte de paiement en ligne, quel prestataire choisir pour mon papier d’emballage, comment gérer mon temps, quel statut choisir et quelles conséquences pour ma famille, comment déclarer ma TVA…cette liste sans fin: personne ne va vous dire comment faire. Et SURTOUT personne ne va le faire pour vous.
Devenir entrepreneur.e c’est décider que la seule chose qui va faire avancer votre entreprise c’est votre énergie, votre temps passé, votre volonté, votre curiosité et votre faculté à ne jamais baisser les bras et embarquer tous les prestataires qui vous entourent pour faire avancer votre entreprise.
Et pour autant, même en y passant des heures et des mois, et des nuits (car oui on se réveille la nuit avec des idées et des problématiques à résoudre, ce n’est pas un mythe), votre entreprise ne deviendra rentable qu’au bout de plusieurs mois voire années. Il se dit dans le monde de l’entrepreneuriat que ca prend 3 ans. Je n’y croyais pas, mais je pense que c’est une vérité.
Le choix de devenir chef d’entreprise n’est vraiment pas à prendre à la légère. Ca aura des conséquences sur votre vie personnelle, votre vie de famille, vos choix quotidiens, votre niveau de stress… C’est pour cela que je dis que ce n’est pas pour tout le monde. Si vous êtes plutôt rassuré.e par un cadre stable, un salaire qui ne varie pas et qui vous permet de partir en congés payés, si vous avez peur de la surcharge mentale, franchement réfléchissez 12 fois avant de passer le cap.
Car oui, vous allez devoir choisir et répondre à toutes les questions posées au début de ce paragraphe, et bien plus encore. Alors pour répondre sur ma situation personnelle:
Ma société est une EURL. J’ai fait ce choix en étant conseillée par un professionnel spécialiste à qui j’ai exposé toute ma situation personnelle, familiale, ma vision et mon ambition de développement de l’entreprise, mon patrimoine à protéger. Mon conseil sur ce domaine: chaque personne est différente, et si votre meilleur.e ami.e a choisi le statut XXX ce n’est pas pour cela que ce sera le bon statut pour votre situation à vous. Auto entrepreneur c’est facile et rapide à mettre en place mais ça ne vous protège pas forcément. Faites vous accompagner par un pro qui fera l’état des lieux de votre situation personnelle avant de vous conseiller. Ne suivez que votre propre exemple.
OUI, trois fois OUI, je me suis faite accompagner à toutes les étapes de la création de mon entreprise. J’ai suivi des webinaires, lu des tonnes d’articles, regardé des vidéos, écouté des podcasts, rencontré des gens, rejoint des réseaux d’entrepreneur.e.s, suivi des évènements, des formations spécifiques sur des thèmes précis pour apprendre sur mes lacunes, investi dans des prestataires spécialistes sur les domaines que je ne maitrisais pas. Et je continue à le faire au quotidien.
OUI j’ai rédigé un business plan, puis je l’ai affiné, et je le relis plusieurs fois par an de façon à me recentrer ou faire évoluer ce sur quoi j’étais partie au départ. Oui j’ai fait une étude de marché et j’en ai même réalisé plusieurs à chaque stade de mon évolution de projet: en ligne, en réel sur les marchés…C’était essentiel pour moi qui ne connaissais pas du tout mon futur métier.
OUI j’ai imaginé pour mon prévisionnel toutes les charges et les recettes de ma future entreprise en fonction de ce que j’avais reçu comme réponses lors des études de marché, et de mes rencontres avec mes formatrices qui partagent leur expérience, d’autres fleuristes, d’autres entrepreneurs, en cherchant sur internet…Et ensuite j’ai apporté le fichier à un consultant qui m’a aidé à le formaliser avec les charges, TVA etc afin d’avoir un schéma final et adapté à ma situation personnelle. Si vous cherchez cette personne, rapprochez vous des pépinières d’entreprises de vos régions.
Et OUI j’ai fait appel à une prestataire pour la création de mon logo, de mon site, de ma charte graphique. J’ai fait ce choix car je n’y connais rien à cela et je n’ai absolument aucune patience pour apprendre ca. C’est un donc un gros investissement que je ne regrette pas du tout mais qui n’est pas non plus indispensable pour démarrer. Si vous êtes calé en informatique et ou graphisme, avec les plateformes Canva et WordPress vous pouvez vous en sortir seul. La question est: combien de temps êtes vous prêt.e à y passer, et pour quel résultat?
Quel investissement de départ?
« Comment as tu fait pour financer toutes ces formations? »
« Quel budget de départ est nécessaire? »
« As tu bénéficié d’une rupture conventionnelle? »
« Comment vivre en attendant que ca soit rentable? »
« As tu bénécifié d’un accompagnement pour financer les formations? »
Au risque d’en décevoir, la réponse à chacune de ces questions dépend de votre situation individuelle. Je m’explique: si vous êtes actuellement salarié.e, vous avez des droits à la formation (CPF) que vous pouvez utiliser pour financer vos formations. Ensuite selon si vous négociez une rupture conventionnelle ou pas, vous aurez des droits au chômage qui vous permettront de combler le « gap » entre votre fin de salariat et le moment où votre nouvelle entreprise sera rentable.
Si vous êtes déjà au chômage, et enregistré.e à Pôle Emploi, là aussi vous avez des droits à la formation, et selon votre situation vous êtes peut être bénéficiaire de l’ARE qui vous permet de voir venir pendant encore quelques mois.
Si vous êtes à votre compte dans un autre domaine – c’était mon cas au moment de ma reconversion – vous avez aussi des droits à la formation. Cela dépend des organismes auxquels vous avez cotisé, mais il est possible que les domaines dans lesquels vous pouvez utiliser ces droits dépendent de votre code APE actuel. Ca a été mon cas: j’étais à mon compte dans le domaine du conseil en entreprise (au niveau du code APE), et j’avais donc des droits mais pour me former en compta, finance, langues etc etc…pas dans les fleurs malheureusement! Si vous êtes dans cette situation c’est votre comptable qui saura vous dire à quelles aides vous pouvez prétendre.
Donc j’ai financé moi même mes formations, et pour cela j’avais établi avant de me lancer un budget prévisionnel à mettre de côté et j’ai investi. En créant mon entreprise nous avons intégré cet investissement en compte courant d’associé ce qui me permettra le jour où la société sera assez rentable de ressortir cette somme sans charges dessus. Encore une fois, cette option dépend du statut d’entreprise choisi. Tous les statuts ne permettent pas cela.
Sur l’investissement de départ c’est la même réponse: vous êtes seul maitre à bord, et seul à décider de où vous souhaitez placer le curseur. Si vous vous installez en boutique, il faudra prévoir un loyer, l’électricité, l’eau, les TPE, une jolie enseigne, des contenants….Si vous êtes en mariages, il faudra une belle arche modulable, plusieurs collections de contenants dans différents styles pour faire des centres de tables….
Certains comme moi choisiront d’investir dans un petit camion pour livrer. Et là pareil c’est vous qui choisissez si vous l’achetez neuf ou d’occasion, si vous faites un marquage de vos logos ou pas, quelle taille, si vous aménagez l’intérieur ou pas…On parle là d’une différence de plusieurs milliers d’euros dans l’investissement. Si le kangoo familial vous suffit alors ne vous surchargez pas inutilement pour l’instant.
Est ce que vous habitez dans le Sud et vous avez besoin d’une chambre froide? Est ce que vous installez votre boutique en centre ville prestigieux ou en périphérie, ou en flower truck sur un parking, ou encore les marchés? Les charges de loyer varieront de quelques d’euros à plusieurs milliers par mois.
Est ce que vous faites vous même votre site internet, est ce que vous avez besoin d’un site internet? Est ce que votre cousin avocat peut vous rédiger vos conditions générales de vente? Votre conjoint.e est-il/elle monteur vidéo ou graphiste et peut vous créer tous vos contenus?
Vraiment ce budget de départ dépend de votre situation au départ, de votre choix de fonctionnement d’entreprise, et de l’aide dont vous pouvez bénéficier autour de vous de par vos organismes type OPCO, CPF etc et de par vos proches bienveillants.
» Combien tu gagnes? «
« Quelle est ta rémunération annuelle? »
« Peux tu te tirer un salaire actuellement et de combien? »
« Quelle perspective sur le sujet d’ici à 1 ou 2 ans? »
« Comment fais tu pour en vivre? »
Le montant que l’on choisit – ou pas – de sortir de son entreprise pour sa vie personnelle est propre également à chaque chef d’entreprise et sa situation familiale.
J’ai par exemple rencontré une fleuriste à son compte qui a décidé de ne jamais sortir plus de 1500€ de rémunération par an quel que soit son chiffre d’affaires. Pourquoi? Car son conjoint et elle avaient pour projet d’investir en immobilier locatif sans augmenter leur tranche d’impôts sur le revenu qui a un impact sur le montant des impôts fonciers.
Un autre exemple d’une fleuriste qui a choisit de bosser moins en temps pour avoir plus de temps pour sa famille, et donc de se spécialiser sur des mariages très haut de gamme, pour engranger assez de trésorerie en bossant énormément sur 10 gros mariages dans la saison, ce qui lui permet ensuite de vivre simplement et confortablement le reste de l’année avec la trésorerie de la saison qu’elle sort au fur et à mesure.
Dans mon cas je choisis depuis plusieurs mois que l’argent qui entre dans mon entreprise soit réinvesti pour accélérer le développement plutôt que de sortir cet argent pour mes dépenses personnelles. En concret, mon chiffre d’affaires mensuel me permet depuis décembre dernier de sortir un petit salaire, mais j’ai fait le choix – sachant que j’avais mis assez de côté pour tenir encore plusieurs mois – d’investir ces sommes dans la création de mes vidéos, dans le camion, puis dès la rentrée dans le recrutement d’un.e alternant.e qui va venir renforcer la communication.
Donc à la question « combien gagnes tu? » je réponds en cette fin juin 2021: zéro, mais c’est un choix d’entreprise.
Selon si vous touchez le chômage ou pas, si votre conjoint.e est salarié ou pas, si vous avez pour projet d’investir dans une maison ou dans du locatif ou pas, si vous avez pour projet de développer votre entreprise ou pas, cette réponse sera différente. Elle est propre à chacun.e et c’est pour cela que personne ne peut donner de réponse précise.
Sur la question des perspectives d’ici 1 à 2 ans, là encore, cela va dépendre de quel développement et de quelle direction je donne à mon entreprise et à ma vie perso: est ce que je souhaite acheter un hangar ou un local, est ce je souhaite partir tous les hivers vivre sur un bateau sans m’inquiéter de la trésorerie, est ce que mon.a conjoint.e aimerait se lancer aussi dans un projet d’entrepreneuriat, souhaitons nous acheter notre maison? … Il y a autant de réponses possibles que de personnes sur cette terre.
Si votre question est « est ce que le ratio temps travaillé / argent touché est bon? » je vous invite à relire la section ci dessus sur le fait de choisir de devenir entrepreneur.e ou salarié.e 😂
« Quels conseils donnerais-tu à une jeune entrepreneuse comme moi? »
Mon conseil: ne SURTOUT PAS rester toute seule, poser des questions et en poser d’autres au fur et à mesure que vous avancez dans votre démarche.
Moi j’étais partie sur un flower truck, puis ne faire que des mariages, puis les bouquets, puis les hôtels… au final c’est bouquets & abonnements et je suis heureuse comme ca et je sais pourquoi je refuse ou j’accepte tel ou tel projet et je suis en accord avec mon rythme personnel.
Je sais ce que je développe comme offre et pourquoi.
Autre conseil: une fois que vous avez les idées claires, faites vous aider d’un pro pour le prévisionnel qui vous donnera des outils et les clés pour savoir comment va votre entreprise.
Moi je sais à tout moment ce qu’il me manque pour faire tel ou tel choix d’investissement et du coup je sais trouver des pistes à explorer pour le developper. Si vous ne savez pas du tout où vous en êtes il est facile de vite se noyer.
Achetez vous un joli cahier pour noter toutes vos idées.
Et un proverbe qui vaut mille mots: « Qui veut voyager loin ménage sa monture. ». Autrement dit votre monture c’est vous, votre équilibre, votre sommeil, votre santé, votre énergie au quotidien. Si vous ne prenez pas soin de vous, ça ne tiendra pas dans le long terme. Pensez à noter ce qui vous ressource et bloquer des créneaux pour ces moments.